extraits
Arnaud Garbuio sculpte des êtres qui nous regardent ; et dans ces regards et dans leurs attitudes, nous nous retrouvons face à nous quand nous sommes mis à l’écart, sortes d’acteurs spectateurs de la vie, ou plus exactement de ce que la société appelle la vie.
Les statues sont là, inertes dans la masse, mouvantes dans le détail, car l’artiste nous pousse, nous force presque à aller le chercher, ce détail, à entrer dans sa sculpture parce que notre curiosité n’y tient plus ; le droit d’entrer, c’est l’obligation du regard, le droit du regard, c’est l’obligation d’entrer, de pénétrer dans l’œuvre pour trouver le désarroi du personnage qui se regarde à travers nous, effarés devant ce que nous devenons.
Garbuio ne fait pas de morale et ne donne pas de leçon, il observe et sculpte, parce que le « rôle social » d’un artiste et aussi d’avertir, d’aboyer dans sa création afin que la caravane ne passe pas toujours.