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Errer, humanum est......

 

janvier 2019

 

 

 

Il n'y a pas qu'une solitude, mais une foule, transie, mille façons d'appartenir au peuple de l'abandon.

Il n'y a pas qu'une errance ; Combien de débâcles, de dédales, de quais, de quêtes et de pourquoi , pas à pas ?

Il n'y a qu'une conviction ; Echapper même dans l'obscurité au vestiaire de la vie pour tenter de reconnaître son vrai sillon.

 

Chacun porte sa croix, son étoile éteinte, son lourd fatras. 

Chacun voudrait rompre ses amarres pour sauver l'honneur de l'être humain ;

L'esprit résiste sur sa coquille de "moi", agite sa petite main là-bas.

 

Chacun subit tant pis, chacun survit aussi, se fait la belle petit à petit dans le dos des gardiens de la parodie que nous construisons par paresse, par tristesse, de nos éboulis.

Chacun tente aussi d'inscrire quelque chose d'insoumis, de captivant, de formidable dans l'interstice des déjà-vus béants, du doute implacable.

Chacun tremble sous sa pluie, refroidi, rabougri sous son manteau de rouille.

Chacun voudrait se rallumer, Ulysse au pays des merveilles....

 
Errer humanum est 1

Eveille-toi, sors de ta cendre, de tes impasses, sors de tes gonds, du long tunnel sous ta paillasse, du noir sommeil sous la menace, des souterrains qui glacent ton envie.

 

Emprunte le chemin buissonnier, fécond, extraordinaire, pétris ta pluie, ton beau temps, magicien d'innocence, ose imaginer ;

 

Gober l'oeuf de Colomb, croquer la pomme de Guillaume Tell, pêcher la sardine du port de Marseille, dépasse ce qui obstrue ta vérité.

 

Mais,

 

N'est pas l' Homme de la Mancha qui veut ; N'est pas Théodore Monod qui peut ; N'est pas Rimbaud qui croit ;

 

Qui ose encore ?

Toi ! ?

Rêveur sous les crachats ?

Haro !

Quand  pleuvent hallebardes, insultes ; 

Qui ose partir ?

Toi encore !

 

Eclaireur solitaire, à la rencontre de ton plus intime inconnu, ta terre secrète tant espérée.

Du "premier jour du reste de ta vie" ; 

Qui ose s'imposer à lui-même l'exotisme de ce qui le hante, sans se manquer, sans se mentir, cette vertgineuse maladresse d'exister vraiment ?

 

Tu oserais ?

 

Chevaucher le galop de l'art qui, comme la vie, conquiert parfois l'étonnement et la fraternité.

Mais l'existence est un coup derrière la tête, un poignard dans le flanc d'une montagne épuisée, n'accouchant que drames, confettis d'absurdité.

 

Partout :

Nulle part, No man' s land !

 

Partout :

Fuite, exode, retraite, peurs sans frontières ;

 

Vies arrachées, entassées, bouleversées, ballottées, sur le grand bleu du cimetière.

 

Bras de terre contre bras de fer, ports déplaisants, Odyssée ?

Bras de mer contre contre bras coupé, autres Mélos contre Vénus en canoë.

Interdit d'accoster à "Cythère" !

 

Entre un ciel d'espérance, l'exiguité des formulaires ; L'homme parmi les hommes persiste à rester debout.

 

A. G.